
Sur 28 tramways français, Dijon parmi les 6 qui interdisent totalement les vélos
Vélos dans le tramway : l’étrange exception dijonnaise
(actualisé le )
En France, la très grande majorité des réseaux de tramways (22 sur 28 , voir le tableau ci-dessous) autorise l’embarquement des vélos [1] dans les rames, en général sous certaines conditions, par exemple « en dehors des heures d’affluence ». Dijon fait partie des 6 réseaux qui interdisent totalement la montée des vélos, hors vélos pliables pliés !
Pourquoi cette quasi-exception dijonnaise ?
Suite à nos interventions, le problème a été soulevé
- en 2009, lors de l’enquête publique préalable au tramway, le commissaire enquêteur avait alors recommandé « que soit étudiée de manière approfondie l’idée que les vélos pourraient être tolérés dans le tramway en dehors des heures de pointes » ;
- en 2012, lors de l’enquête publique préalable au PDU, le Grand Dijon avait alors répondu que « la possibilité de monter avec son vélo dans le tramway pourra être envisagée ultérieurement après une période d’observation sur la fréquentation du réseau ».
En 2016, nous avons reposé la question à des représentants de l’exploitant (Kéolis-Dijon) qui n’est pas le principal décisionnaire en la matière, la réponse a été que l’embarquement des vélos est interdit tout le temps pour des raisons de sécurité (en cas de freinage d’urgence) et du fait de la fréquentation importante du tramway. Arguments surprenants ! En effet, il est peu probable que les 22 exploitants (parmi eux nombreux étant ceux dépendant de Kéolis !) des réseaux où sont autorisés les vélos soient tous des inconscients [2] et le tableau ci-dessous montre que des réseaux ayant des lignes plus fréquentées que celles de Dijon autorisent cependant les vélos sous certaines conditions.
Cliché pris un soir pluvieux vers 23h dans le tramway dijonnais : le passager et son vélo ont été invités à descendre de la rame quasi-déserte à cette heure ! |
La situation dans les 28 tramways de France
Dans le tableau ci-dessous, les données chiffrées (*) sont issues du rapport d’accidents tramways de 2015 publié par le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG). Les modalités (**) sont extraites du site de l’exploitant notamment du règlement d’exploitation (Signalons que, sauf erreur ou omission de notre part, dans les règlements d’exploitation que l’on peut consulter en ligne, il n’y a aucune référence à de quelconques dispositifs d’accroche-vélo dans les tramway les acceptant, voir cependant la photo ci-dessous prise dans le tram d’Orléans en mai 2017). Les réseaux sont classés par ordre décroissant de la moyenne par ligne du nombre de voyages assurés en 2015.
Mais pourquoi donc vouloir à tout prix monter dans le tramway avec son vélo ?
Si la vocation première d’un tramway n’est bien évidemment pas le transport de bicyclettes, il n’en reste pas moins vrai que voyager occasionnellement avec son vélo doit être une possibilité offerte pour répondre à certains besoins et... réduire l’usage de la voiture, exemples :
Michel
- Michel de Marsannay est cycliste mais pas vraiment « sportif » ; ce dimanche, il a un rendez-vous à Chevigny : en bus, il lui faudrait presque 2 heures de porte à porte, donc soit il choisit la voiture, soit... il va avec son vélo prendre le tramway à Chenôve puis, arrivé au terminus de Quetigny, remonte sur son vélo jusqu’à Chevigny.
Odile
Henri
Josette
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Dans le tramway d’Orléans - mai 2017 | Dans le tramway de Nantes - avril 2018 |
À consulter : « Les pratiques d’intermodalité vélo-transports collectifs », rapport publié en 2015 par le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART)
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